Ce dimanche à Ouagadougou, c’était jour de finale et le début d’une grande aventure rugby.
Le Faso Rugby Club face aux Lions de Bodo-Dioulasso, telle était l’affiche de la finale du championnat national, dimanche 26 novembre 2017. Pas de véritable suspens, puisque l’équipe des FARC, beaucoup plus expérimentée a su s’imposer sans difficultés 33 à 0 au dépend de la toute jeune formation de Bodo-Dioulasso. Une lourde défaite, certes, mais porteuse d’espoir quand on sait que les joueurs dont l’âge moyen est de 19 ans, disputaient leur première finale, et qu’ils ont su tenir tête durant toute la première mi-temps, avant de se laisser distancer durant la seconde période.
Derrière la défaite se cache parfois de belles victoires, et ce n’est pas la Fédération Burkinabé de Rugby qui dira le contraire. Elle qui applique à la lettre, à l’image des jeunes de Bodo-Dioulasso, l’une des valeurs phares du rugby : la persévérance.
En effet, si ce jour là, le public réunissait bien évidemment des amoureux du ballon ovale, on y trouvait également des élèves de l’école de police, d’autres de l’école de formation des enseignants d’éducation physique. L’objectif étant de créer dans leurs établissements respectifs des équipes de rugby pour les saisons prochaines.
A ce titre, la Fédération a déjà obtenu que le rugby soit enseigné dans l’école de formation des enseignants d’EPS, car apprendre le rugby dans les écoles, c’est l’un des piliers dans le programme de développement de la Fédération Burkinabé de Rugby.
Un partenariat a également été signé avec le Ministère de l’Education nationale de l’enseignement pour que la pratique du rugby soit généralisée dans les établissements primaires, secondaires et universitaires.
Promesse tenue !
Et puis, il y a les invités de marque, à commencer par le Ministre des sports et des loisirs Tahirou Bangré.
A lui l’honneur de remettre la coupe aux vainqueurs mais surtout de venir concrétiser une promesse tenue récemment :
« Comme j’ai dit aux dirigeants, ils vous faut un terrain, il n’y a pas de terrain fixe. Fini les terrains de football où on l’on dresse des poteaux »
Et le Ministre annonce, en ce jour de finale, le don d’une parcelle de terrain à la Fédération pour la construction d’un terrain de rugby. Ce sera le premier dans le pays.
Il ne compte d’ailleurs pas en rester là : il revient d’une mission en France avec dans ses bagages un lot d’équipement remis par des Burkinabés évoluant dans le championnat Français dont Fulgence Ouédraogo.
Il a également promis de sceller un partenariat avec l’équipe de Toulouse pour assister la fédération.
Une volonté affichée d’accélérer le développement d’une discipline qui s’est faite sous le regard d’une délégation aux lourdes responsabilités sur l’avenir du rugby burkinabé : Steph Nel, Rugby Services Manager de World Rugby , d’Adama Bakhoum Responsable de la Formation de Rugby Afrique et de Charles Yapo Officier de développement de Rugby Afrique.
Pour ce dernier : « L’objectif de cette visite était de mieux s’imprégner des réalités des petites fédérations, de faire une évaluation de sa vision du développement du rugby. Le Burkina Faso, qui bien que membre de Rugby Afrique, ne fait pas encore partie de World Rugby »
Petite Fédération veut devenir grande
En multipliant les initiatives, la Fédération burkinabé compte bien un jour être reconnue par la Fédération Internationale de rugby, consciente d’être aujourd’hui au tout début d’une belle aventure, comme le confie la présidente de la Fédération, Rolande Boro :
« Nous sommes fières et fiers qu’une petite fédération comme la nôtre reçoive des experts de cette envergure. Leurs passages a laissé une tâche indélébile, nous a donné plus de crédibilité, vis à vis des joueurs, de nos autorités et surtout au sein même des membres fédéraux. Je sens à présent qu’il y a enfin cet esprit d’équipe.Cela nous a permis de révéler nos acquis alors que nous n’en voyions pas la portée. Nous allons donc les consolider et surtout travailler notre plan stratégique de développement».
Parallèlement, la Fédération a organisé un tournoi « Get Into Rugby » qui a regroupé près de 300 enfants, filles et garçons, allant des moins de 10 ans au moins de 16, au stade René Monori.
Enfin Charles Yapo,Officier de développement de Rugby Afrique a remis à la Fédération burkinabé 5 kits du programme « Je Joue aussi Arbitre ». Une formation du corps arbitral a également été conduite par l’arbitre international ivoirien Ignace Kan N’Dri.