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Notre Mudiwa au Cap ! – Mudiwa Mundawarara, commissaire à la citation pour l’Afrique depuis de nombreuses années a été nommé comme chef de la commission à la citation pour le Cape Town 7s. Nous avons voulu connaître son expérience..
– Peux-tu te présenter ?
J’ai officié des matchs pendant plus de 26 ans. J’ai commencé l’arbitrage en 1990. J’ai eu la chance de voyager en Afrique de l’Est et du Sud grâce à cette fonction. Mon tout dernier match international fut en 2005. Depuis, je me suis réorienté vers la Commission ; en tant que manager des arbitres et commissaire à la citation pour la CAR/Rugby Afrique, en plus de quelques missions pour l’IRB/World Rugby. Ma toute première mission en tant que commissaire à la citation m’a fait voyager en Afrique de l’Ouest que je découvrais alors. Aujourd’hui, j’arbitre toujours, à un niveau scolaire et en clubs. Je suis également formateur depuis 2009.
– Comment es-tu arrivé dans le milieu disciplinaire ? Es-tu d’abord passé par les terrains de rugby ?
En 2010 l’IRB (nouvellement World Rugby) a organisé un stage Disciplinaire à Nairobi, Kenya. J’ai été sélectionné par ma fédération pour y participer et je n’ai jamais cessé le métier de commissaire à la citation depuis. Je suis convaincu que mon passé d’arbitre était, ou plutôt est, tout à fait pertinent pour mon activité dans le domaine disciplinaire.
– As-tu d’abord commencé à jouer au rugby ?
Comme dit précédemment, j’ai été arbitre pendant 26 ans mais avant ça, j’ai joué au rugby à l’école. J’ai grandi et n’ai jamais arrêté, j’ai même continué à jouer aux Etats-Unis lors de mes études. Lors de mon retour au Zimbabwe, j’ai joué pour un club pendant 7 ans avant de prendre le sifflet. C’est surprenant de prendre le temps de regarder derrière soi et de se rendre compte que je suis désormais impliqué dans ce sport depuis 47 ans !
– Peut-on considérer que cette selection comme chef de la commission de citation au Cape Town 7s, est la consécration de ta carrière ?
Et bien, c’est certainement ma plus haute attribution – la première d’une longue série j’espère ! Il y a toujours de nouveaux défis à découvrir dans ce jeu.
– Comment as-tu abordé ce nouveau challenge ?
Je faisais partie d’une équipe de commissaires à la citation qui a bien plus d’expérience que moi. J’ai donc abordé ce défi avec zèle et ouverture d’esprit, conscient du besoin de faire partie d’une équipe d’officiers de laquelle j’allais pouvoir apprendre.
– T’es tu préparé différemment ?
Je me suis préparé comme je le fais toujours, en revoyant consciencieusement les Règles et le manuel du tournoi. Spécifiquement la section qui relate des fonctions disciplinaires. Tout comme pour l’arbitrage, il est essentiel de connaître sur le bout des doigts toutes les Lois et réglementations.
– Quelles sont les difficultés de ton métier ?
Les difficultés de ce métier proviennent d’un manque de connaissances et de notions du rôle de citation. De ce fait, il est parfois difficile d’obtenir le soutien nécessaire des fédérations nous permettant d’effectuer correctement notre devoir.
– Peux-tu nous parler du milieu disciplinaire sur l’Afrique ? Comment se développe-t-il ?
Comme je l’ai dit, il est parfois compliqué de convaincre nos fédérations du besoin de fournir les ressources requises, la vidéo ou même quelque chose d’aussi simple qu’un accès au staff et à l’équipement. Il est encourageant de noter que Rugby Afrique a montré un grand engagement en matière disciplinaire durant ces 3 dernières années.
– Penses-tu que ce métier soit différent d’un pays à l’autre / d’un continent à l’autre ?
A ce jour, je n’ai travaillé que sur le continent africain mais il me semble que le travail est fondamentalement le même dans les nombreux pays que j’ai pu visiter. Ce qui varie sont les défis logistiques et d’attitudes que l’on peut rencontrer d’un pays à un autre.
– Es-tu satisfait de l’évolution certaine du milieu disciplinaire sur l’Afrique ?
Il y a eu une amélioration considérable, sans aucun doute mais le chemin est encore long. J’ai pu noter que tous nos collègues ne prenaient pas les questions disciplinaires très au sérieux. Un besoin d’éducation se fait ressentir, ainsi que d’une couverture médiatique plus large quant aux résultats des commissions disciplinaires. Nous avons beaucoup à apprendre de la façon dont World Rugby le fait. Ils postent et partagent largement les retombées des commissions. De cette façon, tous seront plus conscients des conséquences d’une mauvaise discipline. Ensemble, avec une position claire et intransigeante sur la question disciplinaire, nous pourrons progresser.
– Penses-tu que l’Afrique du Sud est un exemple à prendre ?
L’Afrique du Sud est un pays de Niveau 1 avec une très grande expérience dans tous les aspects des officiers. Je suis persuadé que nous avons beaucoup à apprendre de l’Afrique du Sud, tout comme de toute autre grande nation du rugby. Je suis convaincu que nous, Rugby Afrique, devons nous associer encore plus à l’Afrique du Sud pour exposer nos officiers de matchs à un rugby de haut niveau. Je pense que c’est la seule et unique façon d’obtenir des arbitres et des officiels de matchs capables de performer aux meilleurs niveaux. Les officiers d’Afrique du Sud ont longuement profité de nominations aux rencontres dans le reste de l’Afrique.